Rebecca Holtom

Rebecca HOLTOM

Découvrez qui je suis et où je travaille

Artiste Peintre  Graveur  Designer

Rebecca Holtom

Travaille à son atelier, Montpeyroux, Hérault

Elle peint à l’huile sur toile, bois et papier apprêté. Les monotypes sont réalisées avec de l’encre étalée sur du verre et pressées avec des papiers recyclés absorbants. Les gravures à la pointe sèche sont imprimées sur l’une des trois presses. La peinture et l’impression se chevauchent dans les domaines du design, notamment l’impression au bloc textile. D’autres techniques mises en pratique sont le collage, la sérigraphie, l’illustration, la céramique et la sculpture. La base de son travail puise son origine dans le dessin.

Né  10/09/1964

Nationalité  Française/Britannique

Collège et Lycée Folkestone Grammaire 1976-82

Canterbury College of Art, prepa 1983-84

Norwich School of Art, Peinture/Histoire des Arts BA 1984-87

Après de nombreuses années d’enseignement des arts aux enfants et adultes, elle retourne vers sa passion “la planche à dessin”.

Des « trocs d’ateliers » informels avec d’autres artistes restent à l’ordre du jour, ce qui alimentent l’echange d’idées et de nouvelles pratiques.

Mon Atelier à Montpeyroux

Portrait d’une artiste – Rebecca Holtom Entretiens avec Rose Doyle

Rebecca Holtom

L’art de Rebecca Holtom ‘vit et respire’, il y a une fluidité, une touche légère qui génère de l’espoir, et le rend complètement naturel en lien à la façon dont elle mène sa vie. Rebecca Holtom dessine et peint avec sensibilité. Son travail est un reflet passionnel de la commune et du pays où elle vit. Elle est également multiple par la gravure, estampe, design, collage et impression sur textile, ses créations sont inspirées du quotidien. La famille avant tout. « Mes enfants sont mon vrai focus » assure-t-elle».

Elle réfléchit un peu, avant d’assembler un collage dans son atelier du sud de la France. Cet espace, dit-elle, est « ma survie » et c’est la raison pour laquelle ils ont achetés cette maison. Une pièce située dans le grenier, longue et lumineuse, regorge d’idées et de designs, de travaux complets et en progression, avec l’intention de créer. En coupant et collant du papier, elle se souvient que sa mère lui donnait des crayons et du papier ou des blocs d’argile quand elle était toute petite.

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Rebecca agé de 6 ans
ciment fondu de Charmian Holtom 1970

Sa mère était sculptrice, Charmian Fearnley. Son père était Gerald Holtom, artiste et dessinateur du symbole de la paix.

Charmian Fearnley, Royal College of Art, London 1962

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Gerald Holtom, Hythe Kent 1975

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Symbol de la paix 1958

Elle a vécue sa jeunesse « dans une grande maison dans le centre de Hythe, Kent, dans le sud de l’Angleterre avec la mer à cinq minutes à pied. Un bel endroit pour passer son enfance. Il y avait un grand jardin avec un Tilleul, un Hêtre rouge et un Marronnier. Avec mon frère, Darius, ont a été emmenés dans des musées à Londres. Curiosité des cultures et traditions était l’éducation. Les inventions de mon père et l’art de mes parents faisaient parties de nos habitudes »

Aller à l’école d’art de Canterbury, après le baccalauréat, n’était pas considéré comme une démarche ‘normale’ car le lycée « formait » les filles «aller à l’université ou entrer à la banque. Je ne pouvais pas m’y conformer, pas du tout. Le lieu où j’apprenais l’art m’a sauvé la vie. Mr Embry, notre professeur, a embarqué trois élèves, Jane, Sam et moi, dans sa vielle caisse, dans le Suffolk, on peignait toute la journée. J’ai encore quelques uns de ces dessins ! »

Le départ pour l’école d’art de Norwich « il y avait une coïncidence, je ne savais pas que mon père avait étudié la aussi » (il est décédé pendant la deuxième année d’études de Rebecca). Norwich m’as permis une grande métamorphose, qui a été presque thérapeutique. Je commençais à trouver mon chemin et un sens à ma vie »

L’enseignement à Norwich était rigoureux, focalisé sur le dessin et l’observation. A l’époque, d’autres écoles consacraient leurs temps sur les conceptions artistiques. J’aimais peindre les paysages, j’aimais la peinture à l’huile et je peignais des grands triptyques. Francis Bacon est venu pour un discours, notre directrice en peinture était Ana Maria Pacheceo, Seamus Heaney aidait avec l’écriture de la poésie et j’avais Lisa Milroy comme professeure individuel ». Quand la botaniste et artiste Mary Newcombe est arrivée à l’école « la passion pour l’environnement et l’écologie est devenue importante pour moi. C’était déjà en moi, je n’avais pas besoin de beaucoup d’encouragements »

License en main, elle est retournée dans le Kent. Quand sa fille Alice est née un an après, elle s’est sentie comme dans un tourbillon : Enseignante d’art pour adultes, serveuse au pub, gérante d’un gite pour « accueillir des cyclistes français sexy », remboursement des dettes des études, financement d’une crèche pour Alice. Tout a fini par un vide maison et des billets pour le sud de la France. « Mes parents y ont vécu, ça m’était familier et me voilà». Elle expire « trente trois ans plus tard, deux enfants de plus, Chloé et Gabriel et un mari Français. J’ai une vie en France et je suis Française »

Plusieurs d’oeuvres d’artistiques on été produites pendant ces années et plusieurs techniques apprises. Il y a eu beaucoup d’expérimentations et de très nombreuses expositions accrochées. « Je me suis détachée de mes racines. Je le sens par mes actions et la façon que je m’exprime (sauf mon accent !) Je ne sais pas si c’est bien ou mauvais, mais c’est comme ça. Au tout début je peignais des paysages et dessinais des portraits d’Alice. Je me rappelle, pendant un hiver très froid, d’avoir emprunté une vieille presse à gravure de l’artiste sur verre Sally Scott »

Elle a rencontré son mari, David, quand il arrivait à la porte pour livrer des pots d’encre pour la gravure. Sa première exposition à Montpellier « des grands dessins au fusain d’insectes, de plantes et de vignes »,  c’était au Club de la Presse à l’Antigone (1991).

Denman
Cardabelle

Depuis elle a développé « d’autres façons de travailler, d’autres méthodes et d’autres mélanges de matériaux avec pigments et cire. Il y a toujours un émerveillement et des surprises surtout en monotypes. J’ai toujours préféré découvrir par moi-même que d’être guidée. Le dessin et le monotype sont plus fluides et spontanés, le dessin évolue. La main prend la place du cerveau, c’est simplement une vérité. C’est immédiat. Je pense qu’un tube de peinture à l’huile est une responsabilité, il doit être préservé et ne pas le gaspiller. Mais, oh, que  j’aime la peinture à l’huile ! »

Toutes les choses partout nourrissent les idées. Les marchés aux puces sont une inspiration « on trouve des trésors de toutes sortes, tissus, broderies, cadres, … En parallèle le travail à la vigne m’offre des sujets à peindre tous le temps »

Et puis, bien sur, il y a la cuisine et la nourriture. A part la partie sociale d’un repas, elle « aime inventer et équilibrer les goûts et les couleurs différents – mais rien de trop compliqué » Elle aime recycler des vêtements, les transformer et leur donner une autre vie. « J’ai toujours été contre le gaspillage »

Elle a tendance à laisser son travail, sans le finir, de réfléchir et puis d’y retourner. Comme ça, elle voit l’évolution et le développement essentiel d’un travail. J’admire les artistes très disciplinés sur une seul voie pour compléter quelque chose, mais ça ne me corresponds pas »

S’il y a de la joie dans le travail de Rebecca, et bien sur il y en a, il y a aussi un avertissement que, la beauté et la bonté de la nature doivent être appréciées et qu’on doit lui donner notre plus grande protection.

Et si Rebecca a une maxime, c’est que la vie et l’art se développent en tandem.

Remerciements à:

Alice Holtom   Rose Doyle   Chloé Sanchez   Paul McConkey   Bernd Unger   Oliver Collins